Musée de la fabrique et pendule de Foucault
Version 1
La science était à l’honneur ce dimanche 29 septembre !
La visite du musée « La Fabrique », très dense et informative, a permis de découvrir non seulement l’histoire particulière du village industrieux de Saint Sigolène mais aussi celle plus générale de l’industrie textile puis plasturgique. Les explications des guides furent ardues et fournies et se sont terminées plus paisiblement par la vision d’un court-métrage ! Le reste de l’après-midi fut consacré à la visite du pendule de Foucault installé dans l’église de Lapte. Là encore, les explications des guides furent précieuses pour appréhender ce système prouvant la rotation de la terre autour de l’axe des pôles. L’ascension du clocher jusqu’au belvédère a permis aux plus vaillants d’admirer le paysage du Velay à 360°.
Version 2 après les photos !
Version 2
Que de science infuse a été diffuse, à nous simples néophytes du progrès humain !
Mais l’admiration est sans limite de l’ingéniosité humaine quand elle n’est pas retournée contre elle-même …
Le musée « La Fabrique » nous a enchanté mais aussi surpris par la complexité des explications des guides, eux-mêmes anciens passementiers, tisseurs et plasturgistes à l’origine de la création du musée en 1992 et devenus les transmetteurs d’une science ingénieuse et innovatrice.
Des premiers métiers à tisser du 16ème siècle introduits par Guillaume II vicomte de Joyeuse (si, si, il fonctionne encore !) jusqu’aux dernières machines capotées, nous avons vu défiler l’histoire humaine de simples ouvriers et artisans qui amélioraient successivement leur outil de travail pour produire mieux et plus, du mécanicien Vaucanson inventant le métier avec tambour et raquette à la fin du 18ème siècle jusqu’à Abel Barbier, ancien tailleur reconverti dans la plasturgie à partir de 1955.
Toutes les explications théoriques et techniques (bonjour les efforts du cerveau !) étaient démontrées par la mise en route de toutes les machines exposées, parfaitement entretenues et bichonnées quelque soit leur âge.
La plasturgie, reconversion opportune suite à l’abandon du textile due à la pensée presque visionnaire de Jean Bost en 1950, a permis à d’anciens tisseurs de devenir extrudeurs, main d’œuvre qualifiée et travailleuse de Sainte Sigolène et de ses environs. Le plein emploi a perduré sur la région (4000 personnes de l’Yssingelais travaillaient dans la plasturgie en 1998) et a abouti à une notoriété internationale.
L’avenir du plastique, intimement lié aux consciences politiques et écologiques actuelles, paraît également être pris en compte dans les stratégies du développement régional avec le recyclage à l’infini de la matière première et les avancées sur les matériaux biocompostables.
D’aucuns ont regretté le passage de la passementerie et du tissage à domicile à l’emploi en usine …
Après ce début ardu où même les enfants ont écouté attentivement (mieux que d’autres plus grands !), direction Lapte pour une immersion plus vaste dans notre globe (terrestre), immersion toujours scientifique du moins depuis 1851, date de l’expérience de Foucault qui grâce à son pendule (à l’origine suspendu dans sa cave !) a prouvé d’une manière visuelle évidente la rotation de la terre autour de l’axe des pôles, ouvrant aussi la voie à de nombreuses études mathématiques (variation de la pesanteur, calcul des latitudes, résistance de l’air, incidence de la force de Coriolis, etc.).
Fut-ce une vision divine ou une intuition mathématique ? Les deux sans doute, ce qui a permis son installation dans l’église de Lapte avec l’accord éclairé des instances religieuses, conciliant ainsi science et conscience !
Là encore, les guides furent passionnées et compétents, sachant expliquer et répondre à nos demandes.
Les curieux et les courageux ont ensuite effectué leur effort nécessaire de santé quotidienne en grimpant dans l’étroit et superbe escalier en colimaçon du clocher donnant accès au belvédère où, ignorant le vertige, ils ont pu tourner à 360° autour de l’horizon vellave. À 51 mètres de hauteur, le fameux « Balcon du Velay » mérite son surnom, nous avons tournoyé autour du Meygal, Cévennes, Pilat, Boutières, Vivarais, Livradois, Monts du Forez et Monts du Velay !
Après, il a fallu descendre, l’exercice inverse a donné le tournis à certains mais fut bénéfique après tous ces efforts cérébraux …
Allez, pour finir, « on s’la pète » : « mens sana in corpore sano » dixit Juvénal (et Auze la culture) et Bonne Journée !