De nouveaux investisseurs prometteurs sur la région
Mathieu Savory, maraîcher, et son frère Pierre, titulaire d’un master de biologie, ont perfectionné la technique de clonage et de culture intensive de cèpes. « on arrive à produire un mycelium souterrain couvrant toute la surface de la serre. Grâce à mon programme informatique, explique Pierre, le PH exact du sol et les alternances de chaleur et d’humidité sont gérées automatiquement ». Le secret reste bien sûr dans la composition chimique du substrat de fructification qui va faire l’objet d’un dépôt de brevet !
Puis c’est au tour de Mathieu d’intervenir : « la production massive de sporophores (le champignon proprement dit, ndlr) ne peut se faire qu’in-situ ; en effet, le cèpe est mycorhizien (il vit en symbiose avec l’arbre hôte, ndlr). La synthèse du mycélium aux racines est une opération que je maitrise, avec là encore des apports inédits de nutriments ».
Mathieu a récemment suivi un stage de perfectionnement de maraîchage biologique dans la région des Plateaux.
« La commune d’Araules est idéalement placée, tant géologiquement (sols à PH acide) que géographiquement (proche de la vallée du Rhône). Les températures moyennes augmentant, la limite de 1000 m d’altitude pour la reproduction va être dépassée. Notre société « Le Cèpe Joyeux » est inscrite à la Chambre d’agriculture et nous sommes en cours d’achat de parcelles boisées d’altitude encore classées agricoles pour permettre l’implantation du mycellium sur les arbres. Le prix modéré des parcelles inexploitées de la commune d’Araules va nous permettre de gérer de belles surfaces de production facilement accessibles par camions. On peut raisonnablement prévoir la récolte d’environ 85 kg de cèpes par hectare et par an ».
Pierre, spécialiste en pharmacogénomique du vieillissement, n’oublie pas la richesse en sélénium du cèpe et surtout son action d’élimination des radicaux libres qui accélèrent le vieillissement cellulaire.
« La manipulation chimique du substrat en amont de la production nous permet d’avoir des cèpes modifiés à usage thérapeutique. Le prix de vente en sera environ triplé et la majeure partie de la production sera conditionnée dans des laboratoires sur Lyon où je travaille actuellement ».
PHOTO : L’assistante Chloé Oudin œuvre sous le regard attentif des deux frères.