Le patrimoine sur un Plateau
IMPRESSIONS …
Église de Champclause : pierres non taillées, assemblées comme les murets des champs, non pas une impression d‘élévation mais celle de rentrer dans un abri troglodyte, un refuge.
Église de Boussoulet : surprenante, contemporaine, artistique, une grange aménagée comme une boite de nuit, comme une exposition d’art, voire comme l’avant-poste secret d’une assemblée de camisards.
Village de Montusclat : un grand raffinement sur les maisons, linteaux taillés, fenêtres à meneaux, en opposition à une église épurée et massive.
Village de Bigorre : un beau village avec ses toits en chaume, sans doute très touristique à la belle saison. Les prémices du vieillissement de sa population aussi, la mousse et les herbes folles apparaissent, les chaumières sont de belles endormies.
Village de Souteyros : en arrivant, une vue magnifique sur le mont Mézenc. Une présence humaine à l’année, travaux en cours, chaumières discrètes mais vivantes.
Viaduc de la Recoumène : 270 mètres de long, 66 mètres de haut, un austère ouvrage en basalte qui ne servira jamais que de monument classé.
Village de Présailles : un alignement disparate de maisons accolées le long d’une belle place engazonnée et, au pied de l’église, un petit cimetière aux anciennes croix fichées dans sol. Quand la simplicité rime avec l’harmonie tranquille.
Château de Vachères : remarquablement conservé et entretenu, vaste et élevé, il sait néanmoins rester discret, sans outrance.
Le Monastier-sur-Gazeille : des ruelles qui serpentent, tout un alignement nostalgique de devantures de magasins du siècle dernier où l’on aimerait voir ressurgir le bruit de la vie, les cris des marchands, les odeurs, les couleurs et l’encombrement des ruelles.
Forteresse de Bouzols : un sombre et orgueilleux château planté sur son entière colline, nous écrasant de sa masse, où le seul cheminement autorisé à sa base nous fait mesurer notre petitesse d’être normal.
Saint-Julien-Chapteuil : un joli serpent de maisons basses le long du ruisseau au pied de l’église, si belle et si majestueuse quand on l’approche, mais si triste et froide à l’intérieur.
Les moulins de Neyzac : accrochés en ribambelle dans la pente d’un ruisseau maintenant presque tari, tous si petits mais si différents, toitures en lauze, genêt ou paille, traces d’anciennes calades si pentues qu’on imagine le poids du grain à descendre et des sacs de farine à remonter.
Et toutes ces modestes maisons fortes à tour carrée, ces vallons prémices de l’Ardèche, ces échappées lointaines sur le mont Mézenc …